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Ce projet, porté par 4 enseignants, Mme Hélène Bernard, Mr Charles Anglionin, Mme Odile Thimonga (Lycée de Bellevue) et Mme Katy Leduc (Cégep de Shawinigan, en immersion au lycée de Bellevue) a pour objectif de sensibiliser les élèves à la préservation de l’environnement et de sa biodiversité à travers la recherche d'alternatives biotechnologiques en remplacement de produits polluants et à :

• Les initier à la recherche expérimentale et à la démarche de projet
• Leur faire :
  • Découvrir les potentialités des plantes dans le cadre des biotechnologies vertes
  • Découvrir la biodiversité du vivant sur un territoire aux caractéristiques proches de celui de la Martinique
  • Appliquer la démarche de gestion des risques
  • Préparer leur projet professionnel par la découverte d’un pôle de métiers

La visite, organisée par les agents du plateau technique d’analyses (Marie-Sophie Lange, Yoann Félicité, Dalila Feuillet, Lucien Philibert, Brigitte Youyoutte), la chercheure en pharmacognosie, Carine Marie-Magdeleine, la doctorante qu’elle encadre, Rachelle Bernier et la médiatrice scientifique, Madly Moutoussamy, s’est déroulée en plusieurs parties autour de la thématique de recherche intégrant l’agroécologie :

• Des présentations de :
  • L’institut INRAE et du Centre Antilles-Guyane (Harry Archimède, Président du Centre)
  • L’Unité de Recherche Agroécologie, Génétique et SystèmeS d’Élevage Tropicaux, UR ASSET (Jean-Christophe Bambou, Directeur de l’UR ASSET)
  • Des travaux de recherche menés sur l’utilisation des plantes pour la santé animale en élevage agroécologique, pour soigner les animaux :

                  Contre les parasites internes du tube digestif (vers) des petits ruminants, (Carine Marie-Magdeleine) après présentation de son cursus et de ses activités

                  Contre les parasites externes (tiques) des bœufs, cabris et moutons (Rachelle Bernier à gauche, une élève observant des tiques, à droite)

Les réactions des lycéens traduisent leur intérêt pour cet apport d’information :
Thalia et Heidy ont découvert la notion d’aliments duales, les tiques Créole et Sénégalaise, la discipline pharmacognosie, la biologie et le cycle des vers parasites internes des cabris :
«- C’était intéressant, on a appris beaucoup de choses,
- J’ai découvert les aliments duals, que je ne connaissais pas. Tout ce qui est tiques Créole et sénégalaise, je ne connaissais pas, j’ai appris plein de trucs,
- Je ne savais pas que les vers fonctionnaient comme ça… qu’ils avaient un cycle ».
Mattéo : « Ce qui m’a marqué c’est qu’ils ont trouvé des plantes pour combattre les tiques à la place des produits chimiques qui peuvent polluer l’environnement ».
Vanessa : « C’était intéressant, on a appris que les plantes pouvaient aider à guérir les animaux, des plantes que nous on plante, qu’on peut utiliser nous-mêmes pour aider les animaux ».
Elise : « J’ai trouvé ça intéressant, j’ai vu qu’elle (Carine Marie-Magdeleine) a réussi à trouver une stratégie pour pouvoir guérir les animaux de leurs maladies internes et externes en même temps ».

• Des temps d’observation :
  • Une visite du plateau technique et un exercice d’identification (lycéens accompagnés par Lucien Philibert)

et 4 ateliers présentant des analyses (objectifs, principe, démonstration) en lien avec les recherches présentées :

                  Atelier chimie 1 : poste fibres (Marie-Sophie Lange, avec un groupe de lycéens)

                Atelier chimie 2 : poste azote (Brigitte Youyoutte expliquant l’utilisation de l’analyseur élémentaire d’azote)

               Atelier biologie 1 : poste analyses sanguines, éosinophilie (Dalila Feuillet;  ci-dessous élève observant au microscope, des polynucléaires éosinophiles)

             Atelier biologie 2 : parasitologie, coproscopie, larves L3 d’Heamonchus contortus (Dalila Feuillet présentant des larves visibles à l’œil nu)

Élève  observant des larves L3 d’Heamonchus contortus à la loupe (photo de droite)

 

Ce passage au plateau technique d’analyses a suscité également des réactions diverses :

Tara : « On a vu des excréments, des parasites, c’était impressionnant, car on n’aurait pas pensé qu’on puisse utiliser certaines choses, pour faire évoluer certaines choses afin de trouver des solutions.
(Ils ont découvert les problématiques et des méthodes qu’ils ne soupçonnaient pas pour trouver des solutions.)
Djamila : Concernant le jeu « c’est compliqué ! pourquoi y’a 2 fois extincteur, 2 fois douche ? Y’a pas 2 fois douche ! Je ne connaissais pas le boa extracteur ».
Andréa : « C’était très intéressant ! »
Alicia : « ça m’a beaucoup intéressée, car j’aime voir les expériences et la façons dont les choses sont mises en œuvre pour protéger les animaux et l’être humain. »
Un groupe de filles et garçons : « On a vu des appareils qu’on a l’habitude de voir et des ustensiles aussi : pipette, agitateur, spectrophotomètre…On ne connaissait pas le four, le lyophilisateur, … On a aussi vu des larves, on a trouvé ça dégoutant…’
« Non ! C’était bien ! On a vu leurs œufs, les globules blancs des animaux et appris à savoir si les animaux sont anémiés ou pas avec une prise de sang et une centrifugeuse ».
« C’était génial la visite au labo, ….on a gagné le jeu, on nous a dit qu’on était les meilleurs ! »
Erine, Oriane, Pauline :
« Voir les vers ça m’a fasciné, on ne fait pas ça en cours ».
« C’était pas beau à voir, ça bougeait… »
« Moi j’aurais aimé manipuler. »
« On a vu des machines beaucoup plus évoluées que ce qu’on a au lycée. On a aussi vu des appareils qu’on connait »

• La visite de la ferme expérimentale Kréyol’inov (Pierre Marival, technicien de recherche, UR ASTRO, AgroSystèmes TROpicaux)

Les professeurs encadrants la classe ont exprimé leur satisfaction à la fin de la matinée :
Mr Anglionin (professeur de biochimie) : « J’ai été impressionné par la qualité du discours des intervenants. Ils ont simplifié les choses, c’était accessible, il y a eu beaucoup d’informations intéressantes à chaque intervention. L’exercice est réussi. Terminer sur le terrain était une très bonne idée et une très bonne chose. J’ai beaucoup apprécié ».
Mme Thimonga  (professeur d’anglais technologique) : « Je confirme la clarté du discours. Cela me permet de faire un lien entre les connaissances scientifiques et la maîtrise de l’anglais dans le domaine professionnel, pour répondre aux besoins des élèves ».
Mme Leduc (enseignante - chercheure en biologie moléculaire): « Je découvre une deuxième fois INRAE /l’INRA mais d’une façon différente. J’avais déjà fait une visite mais qui était totalement différente. Et puis c’était vraiment intéressant de venir ici sur le terrain pour voir et compléter la boucle. Au Canada j’enseigne la biologie moléculaire. Tout ce qu’on a vu ici est un peu en marge de mon expertise, mais c’était vraiment intéressant et puis je confirme l’aspect vulgarisation qui était vraiment impeccable ».
Mme Bernard (professeur de biotechnologie)  : « J’ai trouvé ça excellent, j’ai apprécié les 2 parties : La présentation de la doctorante et celle de la chercheuse de son parcours et leurs recherches. Cela a permis aux élèves de se projeter en termes de leur projet d’orientation, ce qui était excessivement difficile pour eux, et là ils ont posé énormément de questions.
La deuxième chose c’est le système de jeu et d’exercice d’identification, que nous allons reproduire car cela les oblige à être attentifs à ce qui les entoure, j’ai trouvé ça très intéressant, parce que c’est à la fois sous forme de jeu et en même temps ça leur permet de réinvestir des connaissances ….La visite du laboratoire leur a permis de voir une autre technique concernant le dosage de l’azote qu’ils ont pu comparer avec ce qu’ils ont au lycée et nous allons rebondir sur cela car il y a un intérêt sécuritaire.
La dernière visite sur la ferme leur a permis de voir de manière pratique ce qu’est l’agroécologie. C’est un mot qui est souvent dit par les politiques et qui est devenu à la mode, sans qu’il soit forcément bien compris…. Là ils ont vu concrètement un exemple d’agroécologie et comment on associe la recherche à la préservation de la biodiversité et à la diminution des produits chimiques. Le thème de l’agroécologie et le lien entre la recherche et les besoins sociétaux…du concret pour eux. Les élèves en ressortent très différents, au vu des questions qui ont été posées, au vu de l’intervention de certains jeunes qui d’habitude ne s’intéressent à rien…Les questions sont pertinentes, sont multiples, …Je pense qu’ils n’ont jamais imaginé que (cette visite à INRAE) ce serait ça. Ils imaginaient travailler et n’étaient pas motivés en partant ce matin et là ils sont émerveillés. Ils ont des éléments pour leur parcours d’orientation, c’est très important.
Donc pour moi l’objectif a été à 100% atteint. »

Cégep (Collège d'enseignement général et professionnel) de Shawinigan, Canada ici
Lycée de Bellevue – Fort de France – Martinique ici